Savez-vous que nous sommes programmés pour nous mouvoir ?

Il ne s’agit pas simplement du fait que nos membres les plus puissants sont nos jambes ou encore que notre système cardio-vasculaire et respiratoire puisse répondre à une demande croissante en oxygène, non, nous sommes génétiquement programmés pour nous mouvoir et mieux que cela, nous mouvoir de façon excessive dans le sens de faire de l’exercice. Autrement dit, une activité sédentaire ou être inactif est contre ce pour quoi nous sommes faits. Dans ce contexte et puisque cela est une question de gènes, ne pas répondre à cette programmation, entraine des dysfonctionnements de notre métabolisme pouvant aller jusqu’à des maladies chroniques.

L’évolution de l’Homme est inévitablement liée à l’activité physique. Nos cycles d’activité physique et d’inactivité interagissent avec nos gènes, c’est-à-dire que notre mode de vie influe sur nos gènes et pratiquer une activité physique régulière maintiendrait une homéostasie au niveau de notre organisme, garante d’un bon fonctionnement de notre corps et nous éloignant de la maladie. Des études ont montré qu’environ 13% des décès en France seraient liés de près ou de loin, à un manque d’expression de nos gènes, expression dont je vous le rappelle est liée à notre mode de vie et notamment à la pratique d’une activité physique.

Au cours de notre évolution, des gènes ont été sélectionnés pour soutenir l’activité physique qui était obligatoire pour nos lointains ancêtres pour leur survie. En effet, nos lointains ancêtres étaient contraints de se déplacer souvent, de courir, de sauter, d’utiliser la force enfin autant pour se nourrir, pour vivre leur mode de vie que pour survivre. Nous disposons alors et depuis ces derniers des gènes qui nous entrainent à avoir une activité physique. Au cours du XIXe siècle, le naturaliste Charles Darwin a introduit la notion de sélection naturelle. Selon la théorie de Darwin, les êtres vivants ne pouvant pratiquer une activité physique afin de préserver leur survie, n’ont pu transmettre leurs gènes aux générations suivantes. Seuls ceux en étant capables, disposant de cette capacité génétique, pouvaient survivre, se reproduire et donc transmettre leurs gènes aux générations futures. En partant de cette hypothèse, où les capacités physiques étaient une composante indispensable à la survie dans un environnement le nécessitant, nous pouvons en déduire que la sélection naturelle de Darwin aurait choisi un génotype parmi ceux les plus physiquement aptes à survivre, pendant des centaines de milliers d’années. Au cours de l’évolution, le gène de l’activité physique se serait alors transmis de génération en génération, jusqu’à aujourd’hui mais aussi pendant encore de très nombreuses générations.

Il a été montré que l’inactivité modifiait l’expression de nos gènes en produisant des inadaptations dont les conséquences sont nombreuses. Par exemple, lorsque nous restons assis plus de deux heures, notre corps réagit et notre cerveau reçoit le message de cette inactivité. Il déclenche alors une réponse à cette inactivité en ordonnant le stockage des réserves énergétiques, il produit alors de la graisse. Les conséquences à long terme sont alors une surcharge pondérale, qui comme vous le savez est néfaste pour notre organisme. La réponse à cette inactivité est donc bien naturelle, ou quelque part génétique, mais inadaptée à notre santé. Notre corps s’adapte donc mal à l’inactivité. La preuve de tout cela est sans aucun doute les bienfaits de l’activité physique sur le corps et sur la réduction du risque de développement de maladies chroniques et génétiques.

Notre génome et l’expression de ses gènes par l’activité physique nous permet aussi d’être plus performant. Nos ancêtres se devaient d’être puissants et leur os étaient un moyen de survie notamment pour se déplacer et trouver de la nourriture. Comme les os, la mémoire répondait à cet impératif de survie pour se souvenir de choses vitales, comme où trouver de la nourriture ou encore où s’enfuir en cas de danger. Depuis des milliers d’années, il existe alors un lien entre os et mémoire aussi paradoxal que cela puisse paraitre. Les cellules ostéoblastes, cellules appelées bâtisseuses d’os sont stimulées par l’activité physique. Ces mêmes cellules ont aussi la propriété de produire une molécule appelée ostéocalcine, et cette dernière a la capacité de stimuler notre mémoire. La programmation de notre génome fait donc en sorte que nos os se réparent quand nous pratiquons une activité physique et que cette réparation induit la stimulation de notre mémoire. Nos performances cognitives s’en trouvent alors améliorées.

Aujourd’hui, nos habitudes ont bien changé. Si nos ancêtres étaient contraints de pratiquer une activité physique dans le but de se nourrir et de survivre, malheureusement, nos modes de vie modernes ne nous y obligent plus. Il ne nous est plus indispensables de pratiquer une activité physique pour nous nourrir et nous vivons dans un mode sécurisé où il est très rare de devoir courir pour nous mettre à l’abri d’un danger. Pourtant, on dénombre aujourd’hui plus de 35 maladies chroniques qui sont favorisées par un temps d’inactivité trop important. Notre environnement d’aujourd’hui ne nous incite pas à être actif physiquement et l’activité physique est souvent la première sacrifiée sur l’échelle du temps dont nous manquons tous. Pourtant, vous ne pourrez plus ignorer maintenant, que ce temps passer à pratiquer une activité physique est un investissement qui vous en rapportera encore plus. L’activité physique est donc une solution évidente pour vivre mieux, plus longtemps et en bonne santé.

Il n’est pourtant pas nécessaire de revenir à l’âge de Pierre pour pratiquer une activité physique quotidienne et pratiquer une activité physique ne veut pas dire non plus être un sportif de haut niveau. L’intérêt est de se mouvoir un maximum et un minimum. Un maximum, c’est-à-dire rester le moins de temps possible de façon inactive (en position assise ou allongée notamment), et un minimum, c’est-à-dire d’être actif le plus souvent possible. Comme je vous le disais, nos modes de vie et l’environnement dans lequel nous vivons sont très peu favorables à nous pousser à être actif pour une majorité d’entre nous. Prenons par exemple nos lieux de vie et de travail. Les bâtiments d’aujourd’hui offrent trop de confort afin de limiter nos déplacements. Pourtant, il est à la portée de chacun d’atteindre ce maximum et ce minimum et il est nécessaire d’y penser à chacun de nos comportements. Ne restez pas assis plus de deux heures par exemple, levez-vous et allez marcher 2 à 3 minutes. Prenez un peu de temps pour aller marcher de façon rapide le soir après votre travail et cela de façon quotidienne. La marche est sans doute l’activité la plus bénéfique. Entrainez-vous au Yoga quelques minutes le matin avant de partir travailler ou le soir avant le repas. Tout cela n’est pas du temps perdu, par cela vous serez en meilleure santé et bien plus performant.

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