L’IMC et ses controverses

L’IMC ou Indice de Masse Corporelle est un indice calculé en fonction du poids et de la taille d’un individu. Il se calcule de la façon suivante : Poids (Kg) / Taille² (m). Si votre poids et de 65 Kg et votre taille de 1,70 m alors votre IMC est égal à 65/1,7² = 22,49

Selon l’OMC (Organisation Mondiale de la Santé), on peut interpréter notre IMC de la façon suivante :

IMC inférieur à 18,5 = Poids insuffisant

IMC compris entre 18,5 et 24,9 = Poids normal

IMC compris entre 25 et 29,9 = Surpoids

IMC supérieur à 30 = Obésité

L’OMC recommande l’utilisation de cet indice qu’elle considère comme fiable, pour mesurer l’obésité dans la population. Qu’entendons-nous alors par Obésité ? L’Obésité est définie par une accumulation anormale de graisse corporelle qui est néfaste à la santé. C’est avec cette définition que l’on peut alors remettre en doute la fiabilité de l’IMC.

D’abord, parce que l’IMC ne fait aucune différence si l’on est un homme ou une femme. Cependant, nous savons que les femmes ont généralement un volume de graisse corporelle supérieur aux hommes et les hommes ont un volume de masse maigre supérieur aux femmes. Les femmes auraient entre 20 et 25% de masse grasse contre 10 à 15% chez les hommes. Cette différence est due au fait que les femmes sécrètent une grande quantité d’œstrogènes. Cette hormone a la propriété de faciliter le stockage des graisses, graisses métaboliquement indispensables pour subvenir à la grossesse et afin que le fœtus puisse se développer normalement.

Mais le fait que l’IMC ne soit pas fiable pour toutes les catégories de personnes n’est pas seulement dû au fait que l’on soit une femme ou un homme. Notre morphologie est un facteur déterminant. En effet, l’IMC ne tient pas compte de notre volume de graisse, ni de notre musculature, ni de notre ossature. La morphologie, d’un individu à un autre peut être très différente, car l’on peut être petit et trapu ou grand et élancé. On peut donc avoir un IMC élevé sans pour autant être en surpoids ou un IMC bas sans pour autant être maigre.

Cela est d’ailleurs le cas pour les athlètes. Prenons alors quelques exemples et commençons par le célèbre judoka Teddy Riner. Son poids est de 139 Kg et sa taille de 2,04 m. Son IMC est alors de 33,4. Teddy Riner devrait alors être considéré comme Obèse. L’est-il vraiment ? Bien sûr que non ! A l’inverse, vous aurez certainement observer certaines gymnastes toute menues dont l’IMC est très certainement bas. Sont-elles pour autant trop maigres ? Elles ont tout simplement une morphologie qui correspond à la pratique de leur sport.

Mais même si l’IMC n’est radicalement pas un indice faible pour les athlètes, il ne l’est pas pour autant pour la population générale. De nombreuses études ont alors montré que des sujets classés dans une catégorie ne l’était pas forcément. Une étude réalisée en 2012 par l’université de New York et effectuée sur 1 300 individus a montré que 39% de ces derniers étaient classés en surpoids alors qu’ils étaient en réalité Obèses. Le taux d’erreur est alors important et plus important encore les conséquences de cette erreur car les risques pour la santé sont nettement différents entre un surpoids et une Obésité. Cette étude peut aussi laisser penser alors que des erreurs peuvent aussi intervenir entre une classification normale et un surpoids.

L’IMC est-il alors un outil à ne pas utiliser ? Je n’irais pas jusque-là et je dirais que l’IMC est un outil indicatif à prendre avec pondération et un complément d’autres indices. L’IMC d’un individu va nous donner une idée de la corpulence mais d’autres mesures sont alors indispensables pour connaitre réellement le statut ou l’état. Chez les sportifs, on utilise la mesure des plis cutanés. A l’aide d’une pince à plis cutanés, des mesures sont faites à différents endroits sur le corps. Par des calculs assez complexes, ces mesures donnent alors un résultat plus précis du taux de masse grasse. Il existe aussi des outils nommés Impédancemètre. Par un faible courant électrique, ces machines calculent alors le taux de masse grasse dans le corps. Il existe sur le marché tout un tas de machine à des prix plus ou moins abordables, mais attention à la qualité et à la fiabilité de ces machines qui restent elles aussi très controversées. Le rapport taille / hanche est aussi un outil précieux pour affiner les résultats de l’IMC. Pour les femmes, si le rapport taille / hanche et inférieur à 0,8 et à 0,9 pour les hommes, on considère alors qu’ils ne présentent pas de risques pour leur santé. Si le calcul est supérieur à 1, le risque est alors important. Il est aussi possible de calculer le taux de masse grasse à partir de l’IMC en ajoutant au calcul l’âge (ans) de l’individu. Voici les calculs :

Femmes : % de masse grasse = (1,2 x IMC) + (0,23 x âge) – (10,8 x 0)

Hommes : % de masse grasse = (1,2 x IMC) + (0,23 x âge) – (10,8 x 1)

Le résultat nous informe alors du pourcentage de masse dans notre corps.

Le moyen de plus efficace reste quand même la mesure par rayon X. C’est aussi le moyen le plus couteux et qu’il n’est possible de faire que 1 à 2 fois par an maximum à cause de la dangerosité des rayons X. Cette machine ressemble à un scanner, les rayons X mesurent alors avec précision le taux de masse grasse mais aussi le taux de masse maigre, hydrométrie, etc …

L’IMC, même s’il n’est pas fiable à 100% reste quand même un outil intéressant. Il permet au plus grand nombre d’avoir une idée de leur composition corporelle et de se situer sur une échelle de poids. Il est cependant et en cas de doute, important de consulter un professionnel de la santé pour évaluer avec précision notre état physiologique et donc notre état de santé.

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